Curiosités et monuments

La villa Luccius

Les vestiges de la villa de Luccius (IVème siècle)
Le domaine fondé par le Gallo-Romain Luccius a déterminé les premières limites du village de Lussac.

 

La pierre de Picampeau

Dominant le village de Lussac, le tertre de Picampeau offre une vue admirable sur une partie du vignoble lussacais, lequel repose paresseusement sur l’océan houleux de verdure que forment coteaux et vallons. Disséminés dans ce décor, bois et bosquets donnent force et relief à un paysage qui n’en manque déjà pas.

Mais la particularité du tertre de picampeau réside par la présence en ces lieux d’un mystérieux mégalithe qui, entre chênes et broussailles, s’y dissimule.
La pierre de Picampeau, ou la pierre des martyrs, ou la pierre à bassin ou à Évier, son nom diffère selon les interprétations scientifiques et les sensibilités.

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Portrait de l’énigmatique mégalithe.

La pierre de Picampeau est un énorme bloc de calcaire de 6 mètres de longueur sur 4 mètres de large. Dans son milieu et sur la face inclinée est creusée une sorte d’auge en forme de trapèze allongé. De la petite base part une rigole qui communique avec le bassin par un trou circulaire et descend jusqu’à l’extrémité de la pierre. Aux extrémités de la table existent 2 trous cubiques de 15 à 20 centimètres et dans la partie basse 2 trous semi sphériques.

Enquêtes et interprétations.

De tous temps, « cette belle endormie », a excité la curiosité des archéologues et historiens et donné libre cours à diverses interprétations aussi variées les unes que les autres.

Ainsi, si certains pensent que cette pierre était destinée au recueillement des eaux de pluie, d’où le nom de pierre à bassin, d’autres pensent plutôt à un lieu de célébration de culte et de sacrifices, d’où le nom de pierre des martyrs. Dans les 2 cas, l’hypothèse émise est celle de l’intervention de l’homme qui aurait sculpté la pierre pour son usage personnel. Une autre hypothèse est celle d’une érosion naturelle: «  Beaucoup croient encore que ce sont les druides ou leurs devanciers de la préhistoire qui ont creusé ces marmites ou ces vasques pour y verser le sang des victimes immolées. Dans certains cas on comprend que cette idée ait surgi car on a affaire à des blocs ou des monolithes isolés, creusés d’une seule auge ou marmite, on a alors pensé à des pierres sacrificatoires. La chose serait admissible à la rigueur si elle était rarissime; mais l’abondance de tels rochers et l’identité morphologique des cavités qui s’y trouvent creusées avec celle des ensembles imposants que l’on trouve parfois, prouve que l’on est en face d’un phénomène d’érosion naturelle… » Henri Pelletier (La Limagne : géologie et archéologie).

autrefois

En 1842, l’historien Ducourneau, après des fouilles effectuées au pied du monument, découvre des tessons de céramiques gaulois. Il prend la pierre pour un Dolmen (Guyenne Historique et Monumentale).

En 1845, l’historien du libournais, Guinodie, reprend les travaux de Ducourneau. « Des débris de vases antiques ont été trouvé autour d’elle, les prêtres gaulois les employaient sans doute dans les cérémonies ». Sa conclusion est que la pierre servait donc à des cérémonies druidiques.

En 1876, Léo Drouyn, l’illustre archéologue et dessinateur du libournais, réfute les théories des deux historiens. Cependant il livre à son tour une description erronée de la pierre et un dessin paru dans le Bulletin de la société archéologique de Bordeaux. Nous ne garderons de cette version que le côté artistique de l’œuvre graphique.

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Pierre à évier à lussac ( Gironde). illustration pour dolmen apocryphe par M. Lép Drouyn, bulletin de la société archéologique de Bordeaux, 1876, vol. 3, page 56. morsure sur zinc n° 1305

Il faut attendre l’année 1943 pour que de nouvelles recherches poussées soient effectuées par J. A. Garde et ses collègues.

Leur étude minutieuse de la pierre démontre que sa partie nord a été aplanie afin de dégager le bassin et sa rigole. La partie sud encore à l’état brut semble néanmoins avoir été préparé en vue de modifications. En effet les 3 longs sillons signalés par Léo Drouyn (voir dessin), sont plus un amorçage de dégagement de la pierre que des rigoles de canalisation. Celles-ci contrairement au dessin de l’artiste ne se rejoignent d’ailleurs pas. Les fouilles entreprises par J.A Garde et son équipe au pied de la pierre et sur la terrasse la supportant ramenèrent à la surface une trentaine de tesson de céramiques gauloises ainsi qu’un fragment ornementé avec portion de col de vase également de pur facture gauloise. Par contre aucune présence de silex taillés ou d’éclats de taille. Des fouilles préliminaires effectuées dans les vignes autour des bois de Picampeau ainsi que le long du banc de rocher ne donnèrent aucun résultat. Les objets gaulois trouvés au pied de la pierre prouvaient donc bien leur rapport au monument et surtout l’usage de celui-ci par les druides.

Résultats de l’enquête

De toutes ces recherches et interprétations diverses, que peut on en déduire ?

Son origine :

Ni menhir renversé, ni table de couverture d’un dolmen, ni même un mégalithe au vrai sens du mot, puisque son origine semble postérieure à la période néolithique préhistorique, il semblerait donc que la pierre de Picampeau se soit tout simplement détaché du banc de rocher qui forme le plateau de Picampeau.

Son aspect :

Selon Henri Pelletier (géologue et archéologue), les pierres à bassin seraient creusées de la sorte par le phénomène naturel qu’est l’érosion.« A la surface des bancs de grès s’observent parfois des dépressions hémisphériques de quelques centimètres ou de quelques décimètres de diamètre : ce sont les cupules et les cuvettes. Leur origine est naturelle. En effet, certains bancs de grès renferment des concrétions sphériques, de taille variable, riches en carbonate de calcium. Lorsque ces roches viennent à affleurer, les eaux de ruissellement dissolvent les carbonates. Alors naissent des cavités de section circulaire, cupules et cuvettes.  »

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Cependant, les études menées par J.A.Garde démontre bien l’intervention de la main de l’homme sur la surface de la pierre. Une question se pose alors. L’homme a-t-il entièrement sculpté la pierre ou bien a-t-il repris une œuvre amorcée par la nature pour créer un monument à son usage. Dans les deux cas, cette question semble bien moins importante que l’utilisation finale de la pierre.
Sa destination finale :

Une présence importante gauloise dans le lussacais et ne fait pas l’ombre d’un doute. On fait généralement dériver le nom de Lussac du patronyme d’un grand propriétaire gallo-romain Luccius, possesseur de la villa aux Ier et IIème siècles, d’après les vestiges retrouvés. Enfin, c’est dans la commune limitrophe de Tayac, exactement à 6 km 500 du bourg de Lussac que fut faite, en 1893, la trouvaille retentissante d’un trésor gaulois : torque en or massif (au musée de Bordeaux), 73 lingots, 325 statères ou quarts de statères des peuplades gauloises des Arvernes et des Bellovasques .Et le rapport Garde démontre bien l’utilisation de la pierre par leurs druides.

Quant à l’hypothèse que les cérémonies druidiques étaient des cérémonies sacrificatoires humaines, la présomption est probable. Dans la guerre des Gaulles, Jules César nous fait ainsi le portrait des gaulois. «Tout le peuple gaulois est extrêmement religieux ; aussi, ceux qui sont atteints de maladies graves, ceux qui prennent part aux risques des batailles, offrent-ils des sacrifices humains ou font-ils vœu d’en offrir, par le ministère des druides. Ils pensent, en effet, que le rachat d’une vie humaine par une autre vie humaine peut seul apaiser les dieux immortels : les cités ont des rites officiels du même genre. Certains peuples ont des mannequins de taille colossale, en osier tressé qu’ils remplissent d’hommes vivants ; on y met le feu et les hommes périssent carbonisés. Le supplice de malfaiteurs surpris à voler, à commettre un acte de brigandage ou quelque crime passe, à leur avis, pour plus agréable aux dieux immortels, mais faute de criminels, ils n’hésitent pas à sacrifier des innocents.  »

On sait peu de choses des gaulois, mais on sait que les druides étaient les prêtres et les savants de l’époque, et qu’ils présidaient donc à la vie religieuse et ainsi aux sacrifices, rendaient la justice, et instruisaient la jeunesse. Le Dieu cruel dont il est fait référence dans les écrits de jules César pourrait fort bien être Taranis , lorsque celui-ci est assimilé au dieu des enfers. Mais lorsque celui-ci redevient le dieu du ciel et du tonnerre, les sacrifices en son honneur étaient des têtes humaines coupées.

Nous savons aussi, d’après les bribes de mythologie parvenues jusqu’à nous que les gaulois vénéraient les forces de la Nature et leurs vouaient différents cultes. Le chêne était considéré comme le Dieu suprême.

Beaucoup de faits concordent.
La pierre mystérieuse repose dans un bois de chênes, un lieu sacré hautement symbolique pour les gaulois. Dans ce sanctuaire repose comme un autel une pierre possédant un grand bassin récepteur, comme pour recevoir une tête tranchée, et une rigole qui descend de ce bassin comme pour écouler vers le bas de la pierre le sang de la victime, offrandes dont le terrifiant Taranis, un des trois dieux majeurs gaulois, était friand.
Il semblerait bien que la pierre de Picampeau soit bel et bien une pierre à sacrifice gauloise, et que son nom de pierre des martyrs ne soit point usurpé.

En guise de Conclusion

En guise de conclusion , nous ne pouvons que reprendre la conclusion de J.A Garde datant de 1943 ; elle est toujours d’actualité.
«On peut considérer la pierre à bassin de Lussac comme une pierre à sacrifice de l’époque gauloise. Monument de l’antiquité unique en Gironde ,elle mérite d’être préservée des injures des inconscients. La question de son classement comme monument historique, qui n’a pas jusqu’ici été prise en considération par les Beaux-arts doit être reconsidérée à la suite de l’heureux résultat des fouilles effectuées

CROIX à LUSSAC

Sur la Commune de LUSSAC, on peut admirer des édifices témoignant du passé historique de la région. L’église, le château de Lussac, le château « La Tour Ségur », sont les éléments patrimoniaux les plus remarquables. Au-delà des demeures conséquentes, des chartreuses, et des moulins à eau, il y a aussi un « petit patrimoine » de vestiges à signaler : mégalithe, moulins à vent, tour, fontaines, lavoirs, puits, croix de pierre … et aussi grottes et carrières souterraines …
L’origine des « Croix » remonte au moyen-âge. Elles étaient placées à une certaine distance du chef-lieu (généralement moins de un kilomètre) sur les voies d’accès et carrefours de chemins. Elles marquaient les limites du périmètre territorial protégé, à l’époque des « sauvetés » et de la trêve seigneuriale et monacale. A l’intérieur de ce périmètre, la « dîme » (impôt de 1/10°) était perçue sur tous les produits, denrées, et marchandises … La « paroisse » de Lussac vivait sous l’autorité de l’Abbaye cistercienne de « Faise », fondée en 1137, se trouvant sur son territoire, ce qui explique le nombre des croix environnantes. Rappelons que la résidence des Abbés commendataires de Faise se trouvait à « La Tour-Ségur ». Lieu où ont vécu en particulier des personnalités célèbres, tels : Joseph et Charles Louis de Secondat de Montesquieu (oncle et frère de l’illustre écrivain), puis Godefroy de Guyonnet de Montbalen, dont les armes à trois perdrix figurent sur le blason de Lussac.
Ces « Croix » , témoins de la ferveur religieuse des siècles passés, sont aussi appelées « Calvaires », en souvenir du « Golgotha », lieu de la crucifixion de Jésus à Jérusalem. Chez nous, ils sont simplifiés, et ne comportent pas les personnages et ornementations des Calvaires de certaines régions, en particulier la Bretagne.
Il était d’usage pour les « Jacquets » (pèlerins de St-Jacques de Compostelle) de marquer un arrêt en ces lieux, pour prier et faire un voeu. Les passants, qui ne s’arrêtaient pas, se signaient (signe de croix) ou disaient une courte prière (oraison jaculatoire).
On retrouve bien ces limites territoriales à l’extérieur du Bourg de Lussac, et l’emplacement des « croix dîmiaires », aux « Adams » (vers Montagne), à « Blanchon » (vers Puisseguin), à « Péroli » (vers Coutras) … Le nom de ce dernier carrefour viendrait de « pilori », en raison d’un « gibet » qui s’y trouvait. Lieu d’exécution des sentences (croix de justice), c’est à la fourche patibulaire (potence) que l’on pendait les brigands qui s’attaquaient aux pèlerins « coquillards » et aux voyageurs …
Outre les Croix « dîmiaires » précitées, restaurées au fil des siècles, on voit aussi au « Lyonnat », une magnifique Croix « hosannière » (du mot hébreu « hosanna » = louange) comportant un imposant socle galbé du XVI° siècle, avec un fût élancé, et des bras ouvragés. La Croix de « Gonnat », plus sobre, peu éloignée de la précédente pourrait être une Croix
« d’oraison » où les pèlerins déposaient leurs intentions de prières. Il en est de même de la Croix de « Chouteau » proche des deux autres.
Ces Croix marquaient aussi des tènements (terre ou « mayne » tenus moyennant une redevance) des Abbés de « Faise » et des seigneurs voisins.
Malgré les ravages et destructions successives de la guerre de cent ans, des guerres de religion, de la fronde, et de la révolution … ces Croix ont été maintenues et rétablies.
L’appellation « Croix de Mission » , donnée couramment à des Croix de carrefours, est souvent employée faussement. Elle s’applique seulement aux Croix édifiées à l’occasion d’une « Mission » organisée dans la paroisse. Tel est le cas de la Croix de « Normand » (qui a peut-être remplacé une ancienne Croix « dîmiaire »). Les « Missions » étaient organisées dans les paroisses par le clergé, en période post-révolutionnaire, aux XIX° et XX° siècles, et jusque dans les années 1950, dans le but de rallumer la foi des chrétiens. Elles étaient prêchées et animées par des religieux (dominicains, franciscains, ou autres …), sur une durée généralement de deux semaines, et constituaient un temps fort de spiritualité. Le programme était dense : messes quotidiennes, vêpres et cérémonies chantées, adoration du saint-sacrement, prières de repentir, sermons, processions, distributions d’objets pieux, collecte pour restaurer ou ériger un monument… On voit encore, dans le bourg de Lussac, sur le linteau de portes de certaines maisons, une petite croix de métal rouillé, avec médaillon du sacré-coeur, apposée lors d’une dernière « Mission ».
Les Croix étaient aussi des lieux de processions, lors des manifestations de la « Fête-Dieu », ou des « Rogations », pour la bénédiction des cultures. On déposait l’ostensoir, des cierges et des fleurs sur les gradins du socle de pierre formant un autel.
Il est à noter que Lussac ne comporte pas de « Croix de Cimetière » monumentale (en dehors des croix tombales). Ce qui peut s’expliquer en raison du transfert datant de 1824 : l’ancien cimetière était étalé devant l’église sur la Place actuelle, et peut-être l’ancienne croix a-t-elle été brisée lors de ce déplacement.

Louis CHARRIER

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Croix de Normand

Croix en pierre de taille sculptée posée sur un socle surélevé d’un escalier de 2 marches.

Dimensions approximatives

Longueur : 0.5m
Largeur : 0.5m
Hauteur : 3m

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Croix de Peyrolie

Croix de carrefour dont le socle en pierre de taille est divisé en deux parties : trois rangées de pierres de taille puis un important bloc de pierre carré de cinquante centimètres de hauteur. Un fût de un mètre de haut environ supporte une croix en fer forgé.

Dimensions approximatives :

Longueur : 1m
Largeur : 1m
Hauteur : 3m

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Croix des Adams

Un bloc de pierre constitue le socle carrésur lequel repose une croix en pierre dont la base du fût est travaillée. Les extrémités de la croix sont sculptées ainsi que le centre de la croix ou l’on distingue un ostensoir.

Dimensions approximatives :

Longueur : 1.2m
Largeur : 1.2m
Hauteur : 3m

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Croix de Blanchon

Croix en pierre de taille constituée d’un socle carré d’environ soixante dix centimètres de hauteur, d’un fût et d’une croix en pierre.

Dimensions approximatives

Longueur : 1m
Largeur : 1m
Hauteur : 3m

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Croix de Lyonnat

Croix de mission qui repose sur un socle travaillé en forme de pot de fleur. Fût d’environ un mètre de haut sur lequel se trouve la croix. L’ensemble est élancé. Sur le socle qui repose sur une murette en moellons, une inscription gravée en latin est pratiquement illisible.

Dimensions approximatives :

Longueur : 1m
Largeur : 1m
Hauteur : 3m

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Croix de Gonat

Piédestal octogonal en pierre de taille assorti d’une corniche sur lequel repose une croix en béton.

Dimensions approximatives :

Longueur : 0.5m
Largeur : 0.5m
Hauteur : 1.6m

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Croix de Chouteau

Croix de mission située à la limite des communes de Lussac et de Petit Palais, au lieu-dit Chouteau, à l’intersection de la départementale D21 et de la voie communale allant vers Pichon. Croix en pierre constituée d’un socle avec dé et corniche de 1m de haut environ et 0.9 de côté, hauteur totale à 2.3m.

l’église de Lussac

EGLISE St-Pierre de LUSSAC

HISTOIRE et DESCRIPTION

En dépit de l’apparence de son clocher, et contrairement à certains dires et écrits … l’Eglise de LUSSAC, près de Saint-Émilion, Département de la Gironde, n’est pas un édifice du XIX° siècle, hormis la nef et le clocher actuels.

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HISTORIQUE

L’histoire de cette église est marquée par des épisodes mouvementés.
On sait que le nom de Lussac vient du gallo-romain « Luccius », noble et important personnage, qui vivait au premier siècle de notre ère, dans la « villae Lussaca », dont on a retrouvé les vestiges à cinq cents mètres du Bourg actuel, incendiée et détruite irrémédiablement, en 414, lors des invasions wisigothes.
Le mégalithe de « Picampeau » témoigne des usages druidiques de sacrifices d’animaux dans la forêt sur la hauteur proche du village.
Le christianisme gagna la région au IV° siècle, avec la venue du grand apôtre St-Romain (ordonné par St-Martin de Tours), qui évangélisa le Blayais et le Libournais.
Une première église, probablement en bois, était construite à l’emplacement actuel. Elle ne survécût pas aux incendies et ravages des Normands, lorsqu’ils s’établirent en Lussacais.
Au XII° siècle, un édifice roman fut bâti en pierres du pays. Il était formé d’une nef rectangulaire à chevet plat surmonté d’un pignon.
En 1180, l’archevêque de Bordeaux, Guillaume I° le Templier, concéda cette église de Lussac (dédiée à St-Pierre) à l’Abbaye de Faise, qui en conserva la tutelle jusqu’à la Révolution.
L’Abbaye de Faise avait été fondée en 1137 sur la paroisse de Lussac, par Pierre II de Castillon, et confiée à Pierre de Gérard, Abbé de Cadouin de l’Ordre de Cîteaux. Le premier Abbé fut Raymond de Cadouin. Les moines construisirent l’Abbaye avec cloître, église, chapelle et dépendances. Ils défrichèrent la forêt, cultivèrent des terres nouvelles. Ils firent évoluer les techniques culturales, tout en menant une vie de prière, de travail, et d’aide aux populations locales.
Ils accueillaient aussi les pèlerins en route pour St-Jacques de Compostelle. La région était en effet sillonnée par des passages vers ce haut-lieu de pèlerinage médiéval, entre deux voies principales, la « via Turonensis » (venant de Paris-Tours et passant par Bordeaux) et la « via Lemovicensis » (venant de Vézelay-Limoges et passant par Ste-Foy et Bazas). Une des nombreuses ramifications routières, venant d’Angoulême pour rejoindre la « via Turonensis » à Belin, passait en Lussacais, à St-Emilion, traversait la Dordogne et amenait les pèlerins à l’étape de la Sauve-Majeure, lieu de ralliement important, d’après le « Guide du pèlerin » du moine poitevin Aimery Picaud, écrit au XII° siècle.
De l’Eglise romane du XII° siècle, il persiste actuellement les côtés du sanctuaire appuyés sur deux contreforts romans, un de chaque côté.

Lorsque l’Aquitaine fut anglaise, trois siècles durant, après le mariage d’Aliénor avec Henri II Plantagenet, la Guyenne était prospère et développa les cultures de la vigne, des fruitiers, des céréales, l’élevage, et le commerce de tous produits, en particulier du vin.
A la fin de la guerre de cent ans, l’église de Lussac eût beaucoup à souffrir des passages des troupes de Charles VII, qui ravagèrent le pays, pourchassant les Anglais, vaincus à la bataille de Castillon le 17 Juillet 1453. La campagne resta exsangue, et fut repeuplée avec l’aide des angoumois, saintongeais, poitevins et périgourdins.
Au XV° siècle, des travaux majeurs de restauration de l’église St-Pierre de Lussac furent entrepris, en modifiant la structure par un agrandissement. Les murs latéraux de la nef romane furent remplacés par deux gros piliers toujours actuels, et on construisit les bas côtés de style gothique, existant à ce jour. Le choeur et le chevet romans étaient conservés.
Aux XVI° et XVII° siècles, lors des guerres de religion, l’église de Lussac fut à nouveau gravement pillée et saccagée. En 1587, Henri de Navarre, futur Henri IV, gagna la bataille de Coutras sur les catholiques. Les troupes du Vicomte Henri de Turenne ravagèrent la région. Les huguenots firent de même. L’église de Lussac fut plusieurs fois profanée et très endommagée. En 1622, les soldats du Marquis de la Force et Montpouillan, revenant de La Rochelle, mirent encore l’église à sac, comme les maisons du bourg et les seigneuries des environs. Les chapelles rurales du Temple d’Alleman à « Pourteau » et de Notre-Dame au « Courlat » furent incendiées. Le pillage impitoyable portait aussi sur l’argent, l’or, les vases sacrés, les reliques, les autels, les vitraux, les cloches, les fonts baptismaux, ainsi qu’il est constaté dans un procès-verbal établi lors de la venue à Lussac du Cardinal de Sourdis, le 24 Juillet 1623. Les voûtes et la toiture nécessitèrent de nouvelles restaurations qui furent menées avec diligence. En 1625, l’église de Lussac était réparée, et une relique de la « vraie croix » restituée.
Cette période est qualifiée de particulièrement funeste.
La Peste, qui ravagea Libourne en 1607, puis les campagnes en 1630 et 1631, fit 249 morts à Lussac pour la seule année 1631.
La Fronde ramena la soldatesque sur la région en 1649.
Tous ces épisodes historiques sont relatés par le Curé Caudroy dans ses registres paroissiaux et ses lettres à l’archevêché, et aussi par Maître Bertrand Ballet, Notaire royal à Lussac et Juge de paix à St-Georges dans son « Livre de Raison ». Ce dernier, lors de son décès le 4 Janvier 1673, fut enseveli en l’église de Lussac, près de l’autel Ste Marguerite.
Le grand hiver de 1709, très rigoureux, fit encore beaucoup de morts à Lussac, engendrant la faim, la disette et la misère, que les moines de Faise tentaient de soulager.
Parmi les Abbés « commendataires » de Faise, on compte Joseph de Secondat de Montesquieu (de 1666 à 1725) puis Charles Louis de Secondat de Montesquieu (de 1725 à 1754), respectivement oncle et frère de l’illustre écrivain de « La Brède ». Leur résidence privée était alors au château « La Tour de Ségur », existant encore de nos jours. Ils furent tous deux de généreux bienfaiteurs pour Lussac. Le 42° et dernier Abbé de Faise fut Godefroy de Guyonnet de Montbalen (de 1765 à 1791). Issu d’une noble famille originaire de la Saintonge, ses armes à trois perdrix figurent actuellement sur le blason de Lussac. Homme de coeur, il fit du bien autour de lui et prodigua des libéralités à Lussac. Il fit fondation de trois soeurs de charité à la paroisse, qui soignaient les malades et éduquaient les jeunes filles. En 1773, il reçut à Lussac le prince de Rohan, cardinal archevêque de Bordeaux.
A la Révolution, le Couvent de Faise fut saisi comme bien national et vendu aux enchères publiques le 14 Mai 1791. Les moines fuirent et se dispersèrent. Les bâtiments de l’Abbaye subirent une destruction sauvage. Il ne subsiste plus rien de l’antique église romane dédiée à St-Antoine, ni de la chapelle Ste-Quitterie. Les seuls vestiges sauvés sont ceux de l’aile Ouest, comportant deux séries d’arceaux superposés avec balustrade en pierre (propriété actuelle de la famille de M. Maurice Druon).

Le curé de Lussac, à l’époque révolutionnaire, Messire Thomas Prendergast, en place depuis 1779, refusa de prêter serment, tout comme son vicaire Burke, et de se soumettre à la Constitution Civile du Clergé, votée en 1790. Condamné à la déportation, il quitta le pays le 9 Septembre 1792 à bord du navire irlandais « La Favorite Nanny » pour Bilbao. Plus tard, il fut aumônier des Gardes Vallonnes en Espagne.
Durant les exactions antireligieuses de 1793, des mutilations regrettables et sacrilèges furent commises dans l’église de Lussac. Statues et sculptures étaient particulièrement attaquées par les piques révolutionnaires, les traces de ces mutilations sont toujours visibles.
Au XIX° siècle, des travaux structurels furent réalisés.
Le Cimetière, qui occupait la place devant l’Eglise, devenu trop exigu, « foulé par les hommes et souillé par les animaux », fut transféré à son emplacement actuel, sur un terrain acheté au sieur Ballet. La délibération du Conseil Municipal, en date du 7 Mai 1818, sollicitait l’autorisation du transfert auprès de Mgr d’Aviau, archevêque de Bordeaux, qui rendit son ordonnance le 1° Juillet 1823. M. Drivet, Maire, et M. Boussier de Rochepine, Curé, étaient nommés commissaires chargés du bon déroulement des opérations, lesquelles furent terminées en 1824.
L’église subit, quelques décennies plus tard, une restauration radicale, entreprise par l’architecte Gustave Alaux, selon les directives du Cardinal Donnet, qui voulait construire des clochers en forme de flèches aux églises de son diocèse. Avant 1860, nous disent les historiens, « le choeur et le chevet roman de l’église de Lussac subsistaient entièrement, ainsi qu’une partie de l’ancienne porte dont on voyait quatre colonnes courtes, mi engagées, à grands chapiteaux coniques ornés d’animaux fantastiques … Le clocher était au dessus de cette porte, à section rectangulaire. A l’angle nord-ouest était lié un escalier renfermé dans un massif carré. Ce clocher avait l’apparence d’un petit donjon. Tout proche, il y avait une autre tour carrée, surmontée de mâchicoulis. Au flanc sud du chevet, on voyait les restes d’une guérite ronde ».
L’architecte Alaux démolit le clocher fortifié et le chevet plat, et construisit un clocher avec flèche, une abside, et la voûte de la nef centrale, pour « unifier » le reste de l’église, mais fort heureusement il conserva les bas-côtés du XV° siècle aux voûtes remarquables.
A la suite d’un incendie et d’un coup de foudre, la flèche actuelle fut reprise en 1934.
Pour terminer ce rappel historique, signalons que le village des Artigues, qui faisait partie de la Paroisse et de la Commune de Lussac, privé de l’Eglise de Faise, obtint en 1852 l’autorisation de construire son église, consacrée au Sacré-Coeur, inaugurée le 11 Septembre 1853, mais qui ne fut terminée qu’en l’année 1900. La création de la Commune autonome des Artigues-de-Lussac fut autorisée par décret du 14 Août 1869, et devint effective en 1870.
Louis Charrié
Membre de l’Association Historique de Puynormand
Lussac – Septembre 2008
Sources : Histoire de Lussac par J.A. Garde et Corbineau
Histoire de Libourne par R. Guinodie
La Guyenne Militaire par Léo Drouyn
Archives Départementales, Notariales, et Municipales

DESCRIPTION et VISITE

Le visiteur de l’église de Lussac, peut apprécier l’ensemble architectural de l’édifice, en retrouvant les différentes époques de sa construction, par un tour extérieur, puis en pénétrant dans les lieux.
Extérieurement, on remarque sur chacun des côtés du chevet, les contreforts romans du XII° siècle, un de chaque côté. En prenant un peu de recul, on aperçoit au-dessus des toits de la sacristie, deux fenêtres murées, face à l’Est, une à l’extrémité de chaque bas-côté. Elles datent du XV° siècle, et sont de style gothique flamboyant, comportant des meneaux ouvragés en pierre d’une véritable beauté, mais dégradées par le temps.

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A l’angle Nord-ouest de l’église, subsistent deux corbeaux en saillie, à hauteur de la toiture, vestiges de la partie fortifiée du XV° siècle.

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Intérieurement, en entrant par le sas en bois et ses portes latérales, on remarque aussitôt les deux bénitiers imposants en belle pierre patinée, à gauche et à droite, de style et de forme différents. Celui de droite, de forme carrée, porte une inscription en majuscules cyrilliques gravées grossièrement, où l’on pourrait lire « Vini ? Vidi » (« Venez et voyez »), et repose sur un fût de colonne cylindrique.
Celui de gauche, de forme ovale, repose sur un fût de colonne gothique ouvragée.

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La nef centrale ogivale du XIX° siècle paraît lumineuse et équilibrée.
De chaque côté de cette nef, on voit les imposants piliers du XV° siècle, supportant les poussées des voûtes.
Il faut se diriger vers les nefs latérales ou bas-côtés du XV° siècle, et lever les yeux Les voûtes sont du plus heureux effet. Ne pas manquer d’admirer les arcs-doubleaux à ogive surbaissée. Les nervures croisées sont à ogive dans la nef, et à plein cintre dans les bas côtés.

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Les clés de voûtes, qui portaient des médaillons aux Armes des seigneurs de Faise, des statuettes de religieux et autres sculptures, ont été mutilées en 1793.

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A la naissance des nervures des voûtes, il reste des figurines d’un beau travail.

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Remarquer particulièrement la voûte Est du bas-côté Sud, en forme d’étoile, avec liernes et tiercerons, comportant une clé de voûte représentant un blason avec symboles épiscopaux.

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La voûte Est du bas-côté Nord est également intéressante : le corbeau, formant naissance de la nervure d’angle Sud-est comporte une sculpture significative de l’allégorie de la vigne, représentant un personnage tenant un cep de vigne et des raisins. On peut penser qu’il s’agit de St-Vincent, patron des vignerons, ou de St-Urbain, pape, ainsi représenté.

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Sur la clé de voûte un personnage est sculpté (restauration récente). Les voûtes des autres travées méritent aussi d’être admirées. Au fond de l’église, les naissances des nervures sont également sculptées, mais elles ont été endommagées par les piques des révolutionnaires en 1793.
Le choeur du XIX° siècle est entouré de boiseries néogothiques ouvragées.
Le maître autel, en marbre blanc, d’une grande beauté, au fond de l’abside, est surélevé de trois marches en marbre noir veiné de blanc. La table, le tabernacle, son clocheton, et ses côtés formant retable bas, d’un beau marbre blanc ouvragé avec dorures, s’harmonisent parfaitement avec les ogives. Le soubassement comporte cinq sculptures dorées représentant le Christ assis au centre et les quatre évangélistes, Mathieu, Marc, Luc et Jean, pareillement assis, deux de chaque côté, et séparés par des colonnettes.

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Les fresques murales représentent quatre épisodes de la vie de St-Pierre, patron de l’église. On voit la scène du reniement alors que le coq chante trois fois, la libération des liens lors de son emprisonnement, l’apôtre affirmant sa foi à Jésus au bord du Lac de Tibériade après la pêche avec André, Jacques et Jean, et l’apôtre évangélisant sur le parvis du temple et guérissant le paralytique …
Les vitraux représentent, avec des verticilles et motifs géométriques, le Bon Pasteur, au centre, puis St-Pierre et St-Paul de chaque côté.

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Deux statues du Sacré-Coeur et de St-Joseph sont aussi sur chacun des murs latéraux du choeur.
La chaire est en bois ouvragé.
Dans les nefs latérales, les autels sont en bois ouvragé, ornés de lambris et boiseries néogothiques de belle facture, avec chandeliers en bois assortis. Celui de droite, dédié à Marie, est surmonté d’un tableau représentant l’Assomption, et flanqué de deux statues de la Vierge.

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Celui de gauche est dédié à St-Michel, et surmonté d’un tableau représentant l’archange terrassant le dragon. Ils ont tous deux conservé leur sainte table en fonte moulée et ornée de dorures, formant entourage.
Quelques statues représentent, sur le mur Nord : Ste-Thérèse, St-Antoine-de-Padoue, Ste-Jeanne d’Arc, et sur le mur Sud : Notre-Dame de Lourdes, Marie et l’enfant Jésus, Ste-Bernadette. Deux peintures sur cadre figurent l’une la vision de St-Bernard-de-Clairvaux (moine fondateur d’abbayes cisterciennes), et l’autre l’icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours. Les 14 stations du chemin de croix en albâtre sont réparties sur les murs latéraux.

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Le confessionnal en bois est au fond de la nef de droite.
Les fonts baptismaux, au fond de la nef de gauche, comportent une vasque octogonale en marbre blanc veiné, sur colonne, entourée d’une grille en fer forgé.

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Il y a lieu de noter, avec la luminosité des lieux, variant selon l’heure de la journée, la bonne qualité de l’acoustique de l’église.
En outre, prolongeant la visite du patrimoine religieux dans la campagne environnante de Lussac, aux croisées de chemins, on peut remarquer un bon nombre de Croix ou Calvaires, vestiges de la ferveur des siècles passés. Ces éléments patrimoniaux, relativement distants du Bourg, sur les voies de circulation, près de carrefours, marquaient aussi au moyen-âge la limite territoriale du village, et le périmètre à l’intérieur duquel était perçue la dîme de la paroisse (croix dîmiaires) : Telles sont la « Croix de Blanchon » (vers Puisseguin) et la « Croix des Adams » (vers Montagne). La « Croix de Péroli » (vers Coutras et Les Artigues) serait édifiée en un lieu où aurait existé un gibet ou une potence (pilori). La « Croix de Normand » (vers St-Médard), plus récente, est une croix de mission ». La « Croix de Gonnat », (dans le hameau du même nom), plus éloignée du chef lieu, marque un endroit particulier, c’est peut-être l’emplacement d’une « croix d’oraison » où se recueillaient les pèlerins. Il en est de même de la « Croix de Chouteau ». La remarquable « Croix hosannière du Lyonnat », proche des deux précédentes, mérite un détour.

Louis Charrié
Membre de l’Association Historique de Puynormand
Lussac – Septembre 2008

la tour de Grenet

La Tour de Grenet

En arrivant à Lussac que l’on vienne de Coutras ou de Saint Médard, on aperçoit surmontant les vignes et les bosquets, une tour carrée d’aspect moyenâgeux. Cet édifice pour le moins curieux, est là depuis 1850 par la volonté d’un homme, Pierre Favereau.
La famille Favereau est installée à Terrien depuis le début du XVII siècle, elle a produit au fil des générations d’importants personnages, tous juges, avocats ou prêtres. Pierre Favereau, dernier descendant mâle, naquit à Lussac le 12 novembre 1778. De son mariage avec une riche héritière de l’entre-deux-mers, il eut une fille Marie qui épousa le 20 janvier 1828 son cousin François Drivet, conseiller à la cour royale de Bordeaux. De cette union naquit Pierre Henri en 1837. Les Drivet possédaient depuis 1615 la propriété du Lyonnat. Quand François mourut en 1846, le jeune Pierre
Henri devint l’héritier de Terrien et du Lyonnat. Il fut maire de Lussac en 1870.
La légende prétend que Pierre Favereau détenteur de l’immense domaine de Terrien à Lussac, composé de vignes, bois et moulins fit ériger cette tour de 17 m de haut afin de pouvoir contempler son bien et observer les travaux de son personnel à l’aide d’une longue vue.
Ce qui est certain, comme nous le dit J.A. Garde dans son « Histoire de Lussac », c’est qu’elle lui a servi de sépulture et que sur sa pierre tombale de marbre sous un porche, est gravé ce qui suit :  » C’est ici que repose Pierre Favereau de Terrien, décédé le 18 décembre 1870, dans sa 93ème
année. Il a fait construire et bénir la tour l’an 1850 « . Enfin une autre légende laisse entendre que le défunt aurait été enterré avec sa tabatière en or et sa canne à pommeau d’or, ce qui expliquerait qu’en février 1950 un individu mal intentionné ait profané cette tombe. Ces faits furent relatés dans le journal « Sud-Ouest » de l’époque.
La tour est située au lieu-dit Grenet sur un plateau d’environ 80 m d’altitude, à 300 m à l’est de la D17 , à un peu plus de 1000 m au nord du bourg de Lussac et à l’orée du bois de Rouzeau.
Cet édifice de pierre est bâti sur une parcelle provenant des anciens domaines de l’abbaye de Faise vendus comme biens nationaux en 1791, passant des familles Favereau, Drivet et Baudou au propriétaire actuel, Monsieur Brunot qui en fit l’acquisition avec les vignes qui l’entourent en
1970.
De la construction on ne connait malheureusement rien si ce n’est la date qui figurait sur la pierre tombale.
D’environ 17 mètres de haut comme nous l’avons écrit précédemment, cette tour est établie sur un parallélépipède dont les plus longs côtés orientés au nord et midi, mesurent à l’extérieur 5 m et les largeurs, orientées au levant et couchant, 4,30m. La façade du levant est percée de lucarnes d’étage en étage. Une seule porte, précédée d’un appentis peut être de construction
postérieure, donne accès au rez de chaussée du côté nord. La tour est construite en pierres de taille (calcaire à astéries ou calcaire de Saint-Emilion) provenant peut-être de carrières toutes proches, le Cros ou Rouzeau.
La tour de Grenet attire l’attention et suscite la curiosité, elle fait partie du paysage et de la mémoire Lussacaise.
Merci à Monsieur Gatinel pour ce travail fait dans le cadre de l’Association historique de Puynormand.